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Constructions neuves

la réglementation environnementale 2020 a pour sigle RE 2020 qui remplace le terme thermique par environnement

La nouvelle RE 2020 en débat

Quelles seront les conséquences de la nouvelle réglementation environnementale de la construction neuve en termes de d’énergie, de chauffage ou encore du choix des matériaux ?

La RE 2020 entrera en vigueur à l’été 2021

La RE 2020 introduit une innovation majeure : elle ne contrôle plus seulement la consommation énergétique des bâtiments neufs, mais aussi leur bilan carbone, en incluant l’analyse du cycle de vie des matériaux et équipements employés. Les enjeux de ce changement d’optique sont considérables, ce qui suscite d’intenses polémiques. En particulier, alors que la RT 2012 favorisait le gaz, la RE 2020 favorisera l’électricité afin de réduire les émissions de CO2 dues aux chaudières au fioul ou au gaz. Le Royaume-Uni a fait un choix plus clair en interdisant le gaz dans les bâtiments neufs à partir de 2025.

Des bâtiments conçus pour moins consommer un indicateur des besoins bioclimatiques (Bbio) renforcé. Cet indicateur représente les besoins énergétiques intrinsèques au bâtiment sans chauffage. Cet indicateur va devoir être réduit de 30 % pour les constructions neuves. Le Gouvernement va y inclure les besoins en froid (Bbio froid) pour améliorer le confort d’été.

Le confort d’été enfin pris en compte

Un deuxième indicateur évolue lui aussi : le CEP ou consommation conventionnelle d’énergie primaire du projet. Il porte sur les consommations de chauffage, de refroidissement, d’éclairage, de production d’eau chaude sanitaire et d’auxiliaires (pompes et ventilateurs).

Chauffage : haro sur le gaz naturel

La RE 2020 entraîne la disparition progressive des logements neufs chauffés au gaz naturel, un mouvement déjà engagé en Suède, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni qui ont adopté des réglementations similaires. En effet, elle impose aux bâtiments neufs des seuils de consommation énergétique et d’émission de gaz à effet de serre à partir de l’été 2021 ; le seuil d’émission maximum autorisé est fixé dès 2021 à 4 kg de CO2 par an et par mètre carré pour les maisons, ce qui exclut de facto le gaz naturel ; pour les appartements, ce seuil est de 14 kg/m2, ce qui laisse encore la possibilité d’installer du chauffage au gaz, à condition que l’isolation des logements soit très performante, mais il passera à 6 kg/m2 en 2024, excluant de fait le chauffage exclusivement au gaz, mais permettant des solutions hybrides. Ce délai permettra de développer les alternatives : réseaux de chaleur, chaufferie biomasse, pompe à chaleur collective, solaire thermique. Afin de limiter les risques de voir se multiplier les convecteurs électriques, la réglementation introduit un seuil maximal de consommation d’énergie primaire non renouvelable.

Un choix politique qui vise clairement à sortir le gaz et le fioul des constructions neuves.  En maison individuelle, le seuil sera fixé à 4 kgCO2/m2/an dès l’entrée en vigueur de la RE2020 à l’été prochain et exclura de fait des systèmes utilisant exclusivement du gaz. En logement collectif, la transition sera progressive entre 2021 et 2024.

Choix constructifs : place nette pour le biosourcé

Dans la continuité de l’expérimentation E+C-, la RE 2020 ne se contente pas d’intégrer le facteur carbone lors de la phase d’exploitation du bâtiment mais tout au long de son cycle de vie, y compris lors de sa construction. Ce nouveau facteur va grandement influencer les choix constructifs.

Une ambition carbone progressive

Sur la base de l’indicateur de carbone en cycle de vie, mesuré en kgCO2/m2 de surface de logement, la RE2020 fixera des exigences compatibles avec la stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Il s’agit de diminuer les émissions des secteurs industriels d’au moins 30 % en 2030 par rapport à 2013, objectif que la RE2020 déclinera dans le cas de la construction.