Mis à jour le 2 mai, 2024
C’est souvent lors d’un projet de rénovation que l’on découvre d’anciennes couches de peinture au plomb. Pas de panique, il n’y a pas de danger immédiat. Il convient pourtant de prendre quelques dispositions, en attendant une future réglementation qui paraît inévitable.
Le plomb est un problème de santé public. Largement utilisé dans les canalisations d’eau et la peinture, il est responsable de maladies, du type encéphalopathies ou anémies, et plus généralement des cas de saturnismes. Les premiers touchés sont naturellement les enfants qui ont plus de difficultés à évacuer les éléments de plombs inspirés et/ou ingérés que les adultes. De fait, l’interdiction d’utilisation de la peinture au plomb date de… 1948.
Pourtant beaucoup de bâtiments anciens ont encore sur leurs murs, souvent de vieilles couches maintes fois repeintes, de la peinture au plomb. Du coup, il existe une demande de la part des particuliers, lors de leurs travaux de rénovation, pour vérifier qu’il ne reste pas quelques traces du produit incriminé.
Dans ce cas, la demande d’information peut se transformer en ordre de retirer des murs les couches de peintures à plomb. Président du Groupement des professionnels Peinture – Ravalement – Finition (GPPF), Michel Sénéchal raconte à ce sujet une anecdote : «Sur une importante opération de rénovation, un client s’est rendu compte que parmi les anciennes couches de peintures sur les murs, une d’entre elles a été réalisée avec de la peinture au plomb. Il a donc demandé à ce que tous les murs soient déplombés et rabotés pour obtenir à nouveau des surfaces planes». Un coût que tous les particuliers ne sont pas forcément disposés à inclure dans leur budget.
Qu’elle est donc la réalité de ce danger? Si le responsable du GGPF reconnaît le caractère dangereux de la peinture au plomb, il précise que cette nocivité n’est réelle qu’en cas de dégradation de la couche appliquée sur le mur. «Lorsqu’elle est en bon état ou lorsque d’autres couches de peintures sont passées dessus, elle ne présente pas de risque», assure Michel Sénéchal.
Toutefois au vu de ce qui se passe dans la distribution de l’eau – où depuis fin 2003 et conformément à une directive européenne de 1998 sur le taux de plomb dans l’eau toutes les anciennes canalisations en plomb doivent avoir été remplacées -, il estime que son secteur va peut-être devoir s’adapter. En effet Michel Sénéchal pense qu’à l’avenir l’objectif de santé public, c’est à dire retirer toute trace de plomb, peintures comprises, risque de prévaloir, même si les risques sont contenus. Si le budget le permet, autant donc s’en débarrasser tout de suite, même si la loi ne l’exige pas (pas encore) formellement.
Attention cependant, il convient dans ce cas de faire impérativement appel à des professionnels. Ils effectueront d’abord des évaluations avant d’entreprendre les travaux munis des protections nécessaires, puisque ce sont les écailles et les déchets de ce type de peinture qui sont pathogènes.