Mis à jour le 6 mai, 2024
Les insectes xylophages, dont les termites sont les représentants les plus connus, fragilisent les constructions en s’attaquant au bois et au plâtre. Les procédés à base de termicide sont difficiles à mettre en œuvre. Autant donc opter pour un procédé de prévention dès la construction. C’est ce que propose la société CECIL.
Parmi les agressions auxquelles une maison peut être soumise, il en est une particulièrement insidieuse, les termites. Les termites sont des insectes blanchâtres, de 5 à 7 millimètres de long, peu visibles hors de leur milieu naturel, la terre et le bois, qui se nourrissent de cellulose qu’ils trouvent en abondance dans la nature mais aussi dans les zones urbanisées, et particulièrement dans les habitations proches d’une source d’humidité. D’abord localisées, les invasions de termites concernent désormais les trois-quarts du territoire, seul le quart nord-est étant encore épargné pour des raisons climatiques (les termites n’aiment pas le froid).
Les termites s’attaquent à tout ce qui est en bois, qu’il s’agisse de charpentes ou de l’ossature d’une maison bois. Il ne s’agit pas d’ailleurs du seul met que ces insectes apprécient. «Ils s’attaquent également aux éléments en plâtre», précise Christophe Willot, responsable commercial au sein de la société CECIL, spécialisée dans les services pour l’industrie du bois, construction comprise. «Elles profilèrent généralement à partir des caves pour finir dans la maçonnerie et ensuite tout ronger sur leur passage», explique-t-il.
[pub]La réglementation impose, par l’intermédiaire du décret no 2000-613 du 3 juillet 2000 relatif à la protection des acquéreurs et propriétaires d’immeubles contre les termites et en cas de vente, un état parasitaire du logement afin de ne pas refiler le problème au futur occupant des lieux. Car une fois l’habitation touchée, si les modalités de traitement, chimiques principalement, ne manquent pas (produits insecticides, injections dans les charpentes, épandages, etc.) qui doivent ensuite être suivies par des procédés préventifs comme des vernis répulsifs, il s’agit d’utiliser des produits chimiques dont les effets peuvent être néfastes pour les utilisateurs inexpérimentés ou même pour les occupants en cas de mauvaise application. De plus, un traitement unique n’est pas suffisant (la barrière chimique créée devra être entretenue) et, compte tenu de la biologie et du comportement social des termites, seuls des professionnels confirmés sont en mesure d’assurer une protection durable des biens.
Une opération lourde donc, qu’il est désormais possible d’éviter en prévoyant très en amont, dès la construction de la maison, une solution face à ce fléau. En effet, la société CECIL a mis au point un procédé exclusif de protection contre les termites consistant en un film de protection à poser sous les fondations, de la même façon qu’un film anti-humidité classique.
Apparaissant sous la forme de rouleau comprenant un film plastique de couleur verte de 150 microns d’épaisseur et d’une capacité de couverture de 240 m², ce produit, baptisé Termifilm, dont CECIL possède seule le brevet, est commercialisé depuis 1995 en France et dans le monde. Il n’en est pas moins radical. Il s’agit d’un polymère de haute résistance (du polyéthylène très exactement), sur lequel un termicide à la fois répulsif et létal est «greffé dans sa structure même», assure Christophe Willot. En clair, les termites s’approchant des lieux traités sont ainsi repoussés, les plus courageuses mourant au contact du film dans les 24 heures qui suivent. Le procédé peut être utilisé dans le cadre d’une rénovation lorsqu’elle nécessite la création de nouveaux dallages sur une chape à refaire.
Cette optique d’inscrire le produit éradiquant «dans les gènes du film», selon Christophe Willot, permet de justifier du caractère écologique de Termifilm. En effet, il ne se délave pas et l’insecticide ne se répand donc pas dans la nature. «On peut dire que le procédé applique en quelques sortes le principe de précaution», estime pour sa part Philippe Zavarise, responsable de la société SOS-Thermites à Arcachon (33) et applicateur de Termifilm agréé par CECIL.
Autre avantage mis en avant par la société fabricante, il s’agit d’un produit qui fait également office de film anti-humidité. Question coût toutefois, de l’aveu même de CECIL, Termifilm est plus cher que les méthodes classiques de traitement anti-termite. «Son prix moyen est de 6 euros le m², soit un coût plus élevé de 10 à 15% par rapport à l’épanda_ge», selon le responsable de SOS-Thermites. Ce ‘défaut’ est par contre compensé par la durée d’action plus longue du produit. «_Termifilm est actif pendant 20 ans», promet Christophe Willot, tandis que les produits utilisés auparavant «ne feront effet qu pendant quatre ou cinq ans», assure Philippe Zavarise. Il s’agit donc d’un investissement à long terme, au même titre que l’habitation et dont l’efficacité est par ailleurs vérifiée par une certification du Centre technique du bois et de l’ameublement (CTBA).
Disponible auprès d’un réseau d’applicateur constitué par l’entreprise (une quinzaine de professionnels dans la région Aquitaine par exemple), la pose s’effectue juste après le terrassement et avant les fondations. Le film est réparti sur toute la surface, chaque bout relié par de l’adhésif et fixé par des agrafes de sol et des baguettes pour les dalles. Ne reste ensuite qu’à construire la maison par dessus. Termifilm peut très bien être acheté et/ou installé par les professionnels de la construction, généralement les maçons, voire les particuliers. Philippe Zavarise conseille cependant de s’adresser aux professionnels.
Et même si Termifilm ne peut tout couvrir, notamment les jonctions de canalisations, il ne s’agit pas pour autant de points faibles à la portée des termites car ces zones sensibles sont alors traitées par des granulés de la même composition. Une véritable muraille infranchissable, doublée d’un champ de mines en somme, qui offre ainsi une protection complète pour l’habitation.
A noter que les travaux engagés dans le but d’éradiquer un problème de termites peuvent être subventionnés par l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (ANAH) et sont soumis à la TVA réduite de 5,5%. Qui plus est, une réduction d’impôt pour les travaux de lutte contre les termites dans les résidences principales est possible, au titre des dépenses de grosses réparations et d’amélioration, sans condition d’ancienneté de l’immeuble.