Cheminée : fermer un foyer ouvert, c’est possible

Mis à jour le 31 mars, 2024

Fermer le foyer d’une cheminée permet de conserver le caractère convivial de l’installation tout en diminuant la facture de chauffage. Attention cependant, ces transformations ne peuvent être entreprises que par un professionnel qui devra respecter de strictes règles de sécurité. A qui s’adresser ? Combien ça coûte ? Durée du chantier ? Explications.

La facture toujours en augmentation des frais de chauffage et le souci d’économie d’énergie incitent de plus en plus d’occupants de maisons ou d’appartements qui possèdent d’anciennes cheminées à les remettre en service. Sauf qu’une cheminée ne diffuse que 20% de sa chaleur : le reste part, littéralement, en fumée… Pour faire un apport significatif dans un système de chauffage, il faut fermer le foyer en installant un insert ou un foyer fermé. L’insert, qui peut être encastré dans une cheminée existante, chauffe la pièce dans laquelle il se trouve. A l’inverse, on construit la cheminée autour du foyer fermé, qui est posé soit sur l’âtre, soit sur une ‘chaise’ métallique (ou maçonnée), de manière à laisser sous le foyer un passage de 600cm² pour que l’air réchauffé par convection soit aspiré puis distribué dans les pièces avoisinantes.

Le conduit de fumée objet de toutes les attentions

« C’est toujours le même principe. Le professionnel, après avoir vérifié la compatibilité, installera l’appareil de votre choix à l’intérieur de la cheminée, isolera la hotte et tubera le conduit, en évitant de le rayer, jusqu’à la toiture », résume Martine Mira, responsable de la société Castelas Cheminées et Inserts, à Mallemort (13).

Tous les spécialistes consultés sont unanimes : le conduit de fumée joue un rôle essentiel pour un bon fonctionnement sécurisé. « Il doit être en parfait état. Avant de le tuber, il faut toujours commencer par un sérieux ramonage mécanique qui le débarrassera de tous les goudrons et salissures et fera apparaître d’éventuelles fissures qu’il faut traiter. Tuber un conduit non sain constitue un gros risque d’incendie », insiste Arnaud Inbs, responsable technique de la société Supra d’Obernai (67).

La loi impose, notamment par le biais du DTU (Document Technique Unifié) n°24-2, d’autres obligations rappelées par Jean-Marc Bironneau du bureau d’études de l’entreprise Poujoulat de Saint Symphorien, près de Niort (79) : « Le tubage devra être installé sur toute la longueur du conduit de cheminée, une ventilation sera installée entre le conduit et le tubage pour éliminer les pièges à calories. Plaque d’étanchéité et chapeau sont indispensables pour éviter toute entrée d’eau dans le conduit de cheminée ».

« Dans tous les cas », insiste Romuald Ludwig, technicien de la société Atre et Clim à Aix-en-Provence (13), « c’est un important travail de sécurité en terme de vérifications techniques, surtout si la cheminée n’a pas fonctionné depuis de nombreuses années, les normes ayant changé avec le temps ».

Pour résumer, au-delà même de l’aspect réglementaire, pas question du moindre bricolage sauf à prendre le risque, avéré, que ce ne soit pas que la chaleur qui parte en fumée.

Une cheminée en ville : c'est possible

Le tubage, qui s’effectue toujours à partir du toit, reste plus compliqué lorsqu’il s’agit d’équiper un ou plusieurs appartements situés au 4ème ou au 5ème étage. Il faut inspecter toute la hauteur du conduit et, surtout dans le cas de remise en service d’une cheminée, vérifier auprès des voisins que l’écart de feu est respecté (le conduit ne doit pas se trouver à moins de 16cm de certains matériaux inflammables et à moins de 7cm des huisseries).

L’installation dans un appartement nécessite un conduit individuel particulier, le foyer fermé pouvant être raccordé à un conduit ordinaire collectif. Cela dit, il est parfaitement envisageable d’imaginer sa cheminée dans son appartement pour agrémenter les soirées d’hiver.

Le chantier va durer deux à trois jours, en fonction de l’état de l’installation et de la longueur du tubage à poser. En zone urbaine, des protections particulières (échafaudages) soumises à des autorisations administratives de la mairie ou de la préfecture et la spécificité des lieux ainsi que la difficulté d’accès à certains toits ajouteront quelques jours aux travaux.

La facture dépendra du type d’appareil choisi.

  • Pour un insert, installation comprise, prévoir un minimum de 2 500 € TTC et autour de 4 500 € pour un foyer fermé

A ce budget, vous aurez un vrai chauffage au bois écologique (car les émissions liées au bois ne produisent pas de gaz à effet de serre). Les réserves de bois sont importantes. Et ce mode est économique grâce au prix du bois, aux performances de l’installation et au crédit d’impôt (lire à ce sujet notre article Le crédit d’impôt pour les dépenses de matériaux d’isolation thermique et d’appareils de régulation de chauffage. Le tout, en conservant le cachet et l’ambiance donnés à votre habitation par une cheminée…