Le toit plat : une solution design qui fait des merveilles !

Mis à jour le 8 juin, 2024

Les toitures plates occupent une grande place dans les constructions modernes. Pour des raisons esthétiques, bien sûr, mais pas seulement. Un toit plat ouvre en effet de nombreuses possibilités: il constitue un second étage qui peut être aménagé en jardin, en terrasse ou servir à recueillir l’énergie solaire. Comment procéder, avec quel professionnel et pour quel prix ?

Les bâtiments à toit plat ne sont certes pas une nouveauté. Au début du XXe siècle, Le Corbusier dessinait déjà des toitures plates pour ses créations, concept qui fut réutilisé par nombre d’architectes jusqu’à nos jours.

Néanmoins, les toits plats étaient encore récemment dédiés aux immeubles d’habitation ou aux immeubles d’entreprises. Rarement pour les maisons individuelles. A l’heure où l’on parle énormément d’environnement et de gain de place, les toitures plates deviennent une solution intéressante qui présente de nombreux avantages.

Toitures plates : une technique répandue

Tout d’abord, les toits plats ne sont pas destinés qu’aux constructions neuves ou récentes ! “On peut les poser sur quasiment toutes les habitations, qu’elles soient neuves ou anciennes” , assure Hughes Michot, de l’entreprise Meuleman JP, spécialiste des toitures plate-forme et toitures terrasses, installé dans le Nord. Mais avant tous travaux, demandez l’avis d’un professionnel. Comme l’explique Lucas Sbiera, architecte parisien : “si vous coulez une dalle de béton pour supporter la toiture, il faut s’assurer que les fondations tiennent le coup et acceptent une telle charge”. La prudence est donc de mise.

Comme pour les autres types de toiture, la création d’une toiture plate ne demande pas de permis de construire, ni la validation par un architecte, mais une simple déclaration préalable en mairie. Néanmoins, si les toits plats sont de plus en plus acceptés par les communes, chacune a ses propres règles, que vous devez connaître. Ainsi, impossible d’installer un toit plat dans une zone classée ‘Bâtiments de France’, ou dans certaines zones montagneuses où le traditionnel chalet est de mise.

Le principal problème des toits plats ? L’étanchéité. Jusqu’à présent, les toits plats étaient plus perçus comme des nids à infiltration que comme une solution architecturale. “Les matériaux se sont améliorés, les produits ont énormément évolué ! Avant, on pensait : un toit plat, c’est des soucis en perspective ! Aujourd’hui, si vous faites appel à des gens sérieux, il n’y a plus aucun problème”, selon Hughes Michot. Car il est nécessaire d’avoir recours à une main d’oeuvre spécialisée. Comme l’explique chez Meuleman JP : “si vous faites une erreur sur un toit en pente, vous pourrez toujours la réparer, en changeant les tuiles par exemple. Avec un toit plat, vous n’avez pas le droit à l’erreur”.

Pour permettre l’écoulement des eaux, un toit ne sera jamais complètement plat. “Pour les petites surfaces”, dit Lucas Sbiera “la toiture sera très légèrement bombée ; pour les grandes surfaces, on aura une petite pente (moins de 5%) et plusieurs trous d’évacuation”.

A la conquête de nouveaux espaces

Là où la toiture plate devient réellement intéressante, c’est lorsque elle offre un nouvel espace à utiliser. Voire à aménager. Plus aucun volume n’est perdu, et le toit constitue un véritable prolongement de l’habitation. Les toits utilisés comme terrasses fleurissent, surtout dans les villes, où la place au sol est réduite.

La toiture peut être réalisée dans différents matériaux (bois, béton, métal,…). Elle doit prévoir une place pour abriter le système d’isolation, une couche d’étanchéité, une couche de gravillons pour drainer et une couche filtrante. Le travail n’est donc pas à la portée de tout le monde.

Mais le jeu en vaut la chandelle ! Vous obtenez un vaste espace, à aménager comme bon vous semble. Vous pouvez opter pour un toit végétal, qui constituera un excellent moyen d’isolation thermique et acoustique et (c’est véridique) un toit au-dessus duquel l’air sera plus pur qu’ailleurs. Une entreprise comme Derbigum, qui fournit des matériaux de toiture et d’étanchéité, commercialise une toiture végétale qui ne nécessite presque aucun entretien ! “Notre produit se présente sous formes de dalles qui se collent les unes aux autres”, explique José Otéro, responsable technique France. “Elles sont à la fois un complexe d’étanchéité et de végétalisation. Le végétal utilisé est du sedum précultivé. Cela signifie qu’il est déjà mature lorsqu’il est posé sur un toit”. Seul entretien nécessaire : enlever les feuilles mortes, s’il y en a et s’assurer que les trous d’évacuation ne sont pas bouchés. Pour un prix allant de 70 à 100€/m², fourni et posé.

Autre solution : la toiture à cellules photovoltaïques. Produire soi-même son électricité est une idée qui a fait du chemin et qui séduit, grâce à quelques avantages financiers, dont vous pourrez bénéficier en choisissant une telle installation. Pour bien se rendre compte des avantages, comptez que, pour un toit de 20m², vous paierez votre installation autour de 15.000€, plus 50 à 100€/m² pour la pose. 50% du matériel (pose non-comprise) vous sera remboursé sous la forme d’un crédit d’impôts et vous bénéficierez d’une TVA à 5,5%. Le courant que vous produirez sera racheté par EDF à un tarif intéressant (0,30€M/kWh ou 0,55€ si l’installation est intégrée au bâti). Si vous habitez dans le Sud, sachez que vous pourrez gagner près de 1.000€ par an ; si vous habitez dans le Nord, ce sera autour de 700€. Soit un investissement rentabilisé en à peine 10 ans, tout en rendant un fier service à l’environnement.