Mis à jour le 24 avril, 2024
Construire sa maison, de plain pied ou à étage, reste l’un des plus importants projets d’une vie. Pourquoi ne pas choisir le béton, ce matériau qui a longtemps souffert de l’image négative de l’urbanisme de l’après guerre, mais qui reste une matière pleine de ressources ? Il réunit, au contraire, de nombreux avantages, qui combinent solidité, confort et esthétisme. Des fondations à la toiture, en passant par les abords, clôtures, abords et terrasses, plus de 40 familles de produits vous permettent de construire une maison presque 100% béton.
Il était une fois le béton
Déjà connu dans l’Antiquité, la recette du béton, utilisé pour la construction de forteresses de temples et de monuments, fut longtemps considérée comme un secret militaire par les égyptiens et les phéniciens. Les troupes d’Alexandre le Grand, lors de leurs batailles expansionnistes, répandront ce béton en Grèce, où on le retrouve sous le nom d’amplecton. A la chute de l’empire romain, ce matériau tombera rapidement dans l’oubli pour réapparaître, en 1755, lorsque D’Avaler, architecte de l’époque, le définit comme “sorte de mortier qu’on jette dans les fondements, et qui durcit extrêmement”. Le béton armé sera inventé en 1870 par Joseph Monier. Revenu en grâce au 19ème siècle grâce à l’ingénieur Louis Vicat, salué par Balzac comme celui qui “a fait faire le seul progrès réel à la science pratique des constructions”.
Le béton reste le matériau de construction le plus utilisé. Aujourd’hui, plus de 80% des maisons individuelles possèdent un plancher béton (type poutrelles et hourdis), 70% ont des murs en blocs béton, 60% des fosses eaux usées et pluviales sont en béton. Au niveau couverture, même hégémonie ou presque ; en région parisienne notamment où plus d’une tuile sur deux est en béton.
Le béton désigne un matériau de construction composite fabriqué avec des granulats (sable et/ou gravillons), agglomérés par un liant (souvent du ciment, quelquefois du bitume pour obtenir un béton bitumineux) et de l’eau ; des matières premières parmi les plus répandues de la planète.
On peut aussi, en fonction de son utilisation future, y rajouter certains pigments ou des fibres. Malléable comme la pâte à modeler, le béton qui peut prendre la forme, la couleur et la texture que l’on veut, convient aux grandes portées si on y incorpore des armatures en acier pour réaliser des planchers, poutres ou ponts. Un procédé qui réduit le nombre des appuis et augment l’espace utilisable.
Le béton peut grâce à divers adjuvants se décliner sur une gamme quasi infinie de couleurs, et avoir le poli du granit ou la rugosité de l’écorce ou prendre l’aspect du bois, de l’ardoise ou de la pierre naturelle. Des métamorphoses qui permettent de l’utiliser dans la construction de meubles, la sculpture et la décoration design, pour le plus grand bonheur d’architectes ou de décorateurs d’avant-garde.
Des facultés d’adaptation qui permettent de le retrouver dans toutes les étapes de la construction d’une maison individuelle. De l’ossature des fondations (longrine, poutrelle de sous sol, poutres et poteaux), à la maçonnerie (parpaings ou blocs béton cellulaire), aux planchers et aux éléments d’architecture et blocs de parement, aux escaliers (monobloc ou à marches indépendantes) en passant par les tuiles bétons adaptées aux spécificités régionale, sans oublier les conduits de fumée et les bacs récupérateurs d’eaux usées et pluviales : le béton n’est pas seulement dans la maison, il est également présent dans les abords : allées terrasses et clôtures.
Le béton cellulaire
Le béton cellulaire est élaboré à partir d’un mélange de sable à haute teneur en silice, de la chaux et de ciment, auquel on ajoute de la poudre d’aluminium qui permet la formation de cellules d’air piégées dans la masse. Un procédé qui augmente les performances d’isolation thermique du béton cellulaire qui devient isolant et porteur à la fois, et permet de l’utiliser également pour la construction de murs de séparation. Ce béton cellulaire, destiné au gros œuvre, disponible en blocs, se pose sous la forme d’un système constructifs où les différents éléments sont assemblés par un mortier colle de quelques centimètres comparable sur plusieurs points au mode de pose du monomur de terre cuite. On trouve également des planchers, des dessous de toitures, des linteaux et divers éléments architecturaux réalisés en béton cellulaire.
Des atouts "béton"
Patrick Rougeau, technicien du Cerib (Centre d’Etudes et de Recherches de l’Industrie du Béton) détaille les qualités de cet incomparable matériau de construction : “Les premières caractéristiques du béton sont sa haute résistance à la compression et ses propriétés mécaniques exceptionnelles. Dans le cadre d’une maison individuelles, plusieurs de ses propriétés sont en rapport direct avec le confort, la santé et la sécurité des occupants des lieux”, dit-il.
Côté économie d’énergie et isolation phonique et thermique, le béton possède une masse, répondant à la norme RT21005, qui réduit naturellement les écarts de température, il est vraiment ingélif (haute résistance au gel) et reste quasiment insensible aux intempéries. Des qualités que l’on peut compléter avec tous les types d’isolations présents sur le marché.
Matériau vraiment inerte, le béton n’augmente pas la pollution de l’air ambiant, ne dégage pas d’odeur, ni de composé organique volatil ; avec lui, pas de phénomène de condensation qui faciliterait le développement de micro-organismes. Le béton constitue une première et efficace barrière contre les termites. Sa tenue au feu exceptionnelle : un bloc béton de 500X200X20 oppose ainsi 2 heures de résistance au test coupe feu alors que la norme imposée n’est que d’¼ d’heure en mur porteur, et l’absence d’émanation toxique en cas d’incendie augmentent notablement la sécurité des demeures bétonnées.
Pas vraiment étonnant qu’avec de telles performances les produits en béton s’insèrent largement dans la démarche HQE pour leurs qualités environnementales et sanitaires. Très peu consommateur d’énergie lors de sa fabrication, qui ne demande aucune cuisson (son durcissement restant entièrement naturel) ni pour son acheminement sur les différents chantiers de construction assuré rapidement grâce à l’étroit maillage des entreprises de la filière très bien réparties sur le territoire national, le béton reste 100% recyclable en fin de vie. Les granulats qu’il forme à cet instant, considérés comme matières non polluantes de classe 3 à la déchetterie, peuvent sans risque, être utilisés comme remblais.
Un chantier "acceptable"
Terminée l’époque où les chantiers béton posaient problème. Aujourd’hui, plus de souci de séchage avec les éléments de béton précontraints préfabriqués, (blocs ou parpaings, poutrelles, linteaux ou planchers, que l’on peut mettre aux dimensions souhaitées d’un simple trait de scie). Autre avantage, les autres corps d’état (chauffagiste, électricien, peintre et plombier, poseurs de revêtements sols et murs) qui doivent intervenir dans la construction peuvent intervenir rapidement, au niveau inférieur, au fur et à mesure de l’avancement de la construction. La conception des produits béton qui évite au maximum les découpes (et donc les déchets) et les besoins en eau en notable diminution ne font plus du chantier le point noir d’une construction béton.
Ultime avantage qui doit vous conforter dans votre choix, le coût global (investissement et exploitation) très compétitif d’une construction béton conjugué à la durabilité des produits (à la maintenance réduite qui peut se réduire à un entretien de protection : nettoyage ou mise en peinture des éléments extérieurement visibles).