Véranda photovoltaïque : la nouvelle véranda écolo

Mis à jour le 18 mars, 2024

Avantages, esthétique, coût et amortissement financier, découverte de la véranda photovoltaïque qui sait joindre l’utile à l’agréable pourvu qu’elle soit bien pensée. Encore peu répandue, ce type de véranda qui intègre des panneaux photovoltaïques dans sa toiture, est une solution que certains particuliers ont trouvée pour financer le coût d’une pièce supplémentaire. A la clé: le remboursement d’une partie de l’investissement de départ (certes plus élevé que celui d’une véranda classique) et un geste pour la planète.

Une véranda qui produit de d’électricité

A première vue, l’idée est ingénieuse, bien qu’elle ne soit pas nouvelle. « Des panneaux photovoltaïques sur une véranda vont produire de la même façon que sur un toit », indique Carole Teral, chargée de communication chez Profils Systèmes spécialistes de la menuiserie en aluminium et créateur de la véranda photovoltaïque « Wallis ». Principal avantage du point de vue du rachat, ce type d’installation dont les panneaux photovoltaïques sont « intégrés » à la toiture, vous permettra de bénéficier du tarif de revente d’électricité le plus élevé, soit 60€c/KW. « Six fois plus que le prix de vente normal pratiqué par EDF » précise cette dernière.

Ce n’est que bonne guerre compte tenu qu’une véranda photovoltaïque sera plus chère qu’une véranda classique. « Le prix d’une véranda photovoltaïque est plus élevé puisqu’il comprend le prix de la véranda, plus le prix des panneaux photovoltaïques mais ces panneaux photovoltaïques vont servir au rachat de la véranda, » estime Yveline Brosset, directrice marketing de Concept Alu, entreprise spécialisée dans les véranda en aluminium et ayant lancé en novembre 2008 sur son modèle photovoltaïque « Solaya ».

Prix et amortissement financier
Si l’investissement de base est important, il est cependant nécessaire de prendre en compte plusieurs paramètres (prix d’achat, déductions des crédits d’impôt et des aides, rentabilité de la production d’énergie…). « Pour un modèle d’environ 20 à 25m², il faut compter entre 15 et 20.000 euros pour la véranda, auxquels on ajoute environ 20.000 euros de panneaux solaires soit un prix d’achat d’environ 40.000 euros », chiffre Yveline Brosset. Sur ce prix vous pourrez bénéficier d’aides et de crédits d’impôt, qui abaisseront le prix de votre véranda d’environ 10.000 euros. « Avec la revente d’électricité, toujours pour une véranda de la même superficie, vous pourrez toucher entre 1.700 et 2.000 euros par an ». Si l’on ne peut pas dire que la totalité de la véranda soit remboursée à coup sur, le surcoût lui pourra être amorti. Pour être sûr de rembourser intégralement votre véranda, le mieux est encore de calculer avant l’achat, en fonction de l’ensoleillement de votre région et de la surface des panneaux.

Optimiser le rendement

Afin que votre véranda photovoltaïque ne soit pas un investissement à perte, du point de vue financier, certaines règles doivent être respectées:  » Pour un résultat optimum il faudra entre 15 et 45 degrés de pente de toit. Sachant que si on ne peut pas avoir une orientation sud il vaut mieux que la véranda soit orientée ouest/est avec un degré d’inclinaison plus fort », explique Carole Teral. Autres paramètres, le nombre et les caractéristiques des panneaux photovoltaïques: « Pour un meilleur rendement, il faut avoir le maximum de panneaux, jusqu’à 3kw/h et ne pas dépasser les 3KW/h sinon vous serez considéré comme professionnel et le remboursement d’EDF sera moins important » détaille Yveline Brosset. « D’autre part, poursuit celle-ci, il faut faire attention à la taille de la véranda, et faire en sorte qu’il y ait assez de panneaux pour produire 3kw/h ».

Un meilleur confort thermique et acoustique

Outre l’aspect économique, la véranda photovoltaïque présente de grandes qualités en matière de confort. Toujours selon Yvelyne Brosset: « Le panneau photovoltaïque va permettre une meilleure isolation thermique et acoustique, car on ajoute épaisseur supplémentaire de polycarbonate dans la toiture ». De ce fait, « La véranda photovoltaïque sera plus agréable à vivre qu’une véranda avec une toiture vitrée, en raison de sa plus grande épaisseur d’isolant garantissant une température agréable été comme hiver », ajoute Carole Teral. D’autre part il est à noter que ce type de toiture vous évitera d’avoir à installer des auvents mobiles pour limiter la chaleur dans la pièce.

Quid de l’esthétique?

Nombreux sont ceux qui ne sont pas convaincus par l’esthétique des panneaux photovoltaïques et des toits opaques sur une véranda. Pour pallier à cela, il est possible de poser des panneaux photovoltaïques transparents ou semi-transparents. Pour rendu le plus vitré possible, optez pour des panneaux en silicium amorphe. Attention ceux-ci ne produirons toutefois que 48wC/m² ce qui est largement inférieur à la production de panneaux opaques produisant entre 178 et 125 wC/m². « Si vous privilégiez l’esthétique vous risquez peut-être d’avoir moins de rendement, mais l’important est de trouver un compromis entre la forme de la véranda, les capacités des cellules et l’aspect esthétique » résume Carole Teral.

Un exemple précurseur en Belgique

Il existe encore peu de vérandas photovoltaïques sur le territoire, pourtant certains se sont très tôt intéressés à ce système qui lorsqu’il est bien construit permet d’allier technologie et audace esthétique. C’est le cas de Stéphane Hecq, un ingénieur civil belge qui s’est lancé dans l’aventure de la véranda photovoltaïque dès 2005. « L’idée nous est venue du fait que la véranda devait être orientée au sud. On savait dans ce cas qu’il nous faudrait couvrir le toit, et j’ai été séduit par l’idée d’y installer de panneaux photovoltaïques, car lorsque votre véranda est ainsi exposée, il faut investir dans une couverture pour le toit, notamment dans des toiles pour l’abriter du soleil. Les panneaux solaires sont venus remplacer d’autres investissements que l’on aurait du faire, et m’ont permis de posséder un « objet » technologiquement avancé me permettant de produire de l’électricité. »

Dessinée par un architecte et assemblée par un menuisier, cette véranda en bois, véritable extension de maison de 40m² n’a pourtant nécessité que 6 mois de travaux. « La construction de la véranda a été un véritable travail de collaboration entre plusieurs corps de métier, architecte, entrepreneur général pour le gros œuvre, menuisier… Du point de vue investissement, Stéphane Hecq confie que ce type de construction demeure  » un projet très lourd financièrement. Mais si l’ensemble de la construction ne peut pas être rentabilisée, il est possible de rembourser les panneaux solaires ». « A l’heure actuelle la véranda solaire de la famille Hecq rapporte en environ 2.125 euros par an en revente d’électricité et en certificats verts. Ces certificats qui sont proportionnels à l’économie de CO2 réalisée, peuvent être revendus sur un marché « virtuel » et sont garantis au prix de 65 euros par la région wallone si aucun acheteur n’est interéressé.

Pas de doute que le projet de cette véranda belge reste un exemple atypique qui demande un investissement personnel et financier important, d’autant plus qu’il avait été amorcé alors qu’aucune législation concernant les crédits d’impôt et les aides sur le photovoltaïque n’existait encore en Belgique, ni en France. Pour ceux qui désireraient profiter des avantages que présentent maintenant ce type de construction, Stéphane Hecq livre les conclusions de son expérience: « N’hésitez pas à vous adresser des spécialistes de la véranda. Les gens qui ont procédé eux-mêmes à des travaux de rénovation lourds dans leur maison ou qui ont participé de près à la construction de celle-ci ne devraient pas s’effrayer d’entreprendre un projet de la taille du mien, mais attention, l’intervention d’un architecte sérieux sera nécessaire ».